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Chronologie

Les grandes étapes de l'histoire du camp

Le ministère de l’Intérieur rencontre des difficultés croissantes à contrôler les internés, et craint surtout les « fortes têtes » ou les « meneurs », comme ceux que l’Administration a voulu rassembler au Vernet d’Ariège. La rumeur de projets d’évasions collectives organisées par les communistes et la volonté politique d’éloigner autant que possible de métropole les éléments jugés dangereux conduits dès janvier 1941 à aménager des « centres de séjour surveillé » destinés à enfermer des « militants extrémistes dangereux, français et étrangers ».

Le 22 mars 1941, 98 internés sont déportés depuis le Vernet vers le camp de concentration de Djelfa, à 300 km au sud d’Alger. La décision de cette déportation fait suite à la révolte qui secoue le camp le 26 février 1941. En effet, face à l’état sanitaire général absolument catastrophique le « Collectif Internationa« » parvient à mobiliser les quartiers B et C du camp afin de protester. Pour dénoncer les brutalités et la famine dont ils sont victimes, les internés refusent de travailler et neutralisent les gardes. Sur ordre du préfet de l’Ariège, les forces de l’ordre donnent l’assaut. Elles opèrent 102 arrestations conduisant à la prison les principaux meneurs, d’autres étant livrés aux Allemands ou envoyés en déportation.

Appel pour Djelfa. Carlos Duchatellier, 1941. ©Coll. Amicale du camp de concentration du Vernet d’Ariège

D’importants travaux de réhabilitation sont menés au camp du Vernet en 1941, mettant à contribution de nombreuses entreprises locales. Loin d’apporter du réconfort, ils inscrivent le camp dans la durée et sapent l’espoir des internés de voir la fin de cet enfermement.