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Chronologie

Les grandes étapes de l'histoire du camp

La Première guerre mondiale impulse la création d’un réseau de camps militaires pour le stationnement des troupes, en France et dans les colonies. En 1918, le site du Vernet d’Ariège est aménagé en camp militaire pour les « tirailleurs sénégalais », des troupes coloniales françaises.

Dès 1938, la défiance française vis-à-vis des étrangers augmente. Les réfugiés, hommes, femmes et enfants, qui fuient les régimes autoritaires pour trouver refuge dans les pays démocratiques, sont de plus en plus nombreux, et le gouvernement français choisit de se doter de lois limitant leurs droits.

L’année 1939 est marquée par deux bascules majeures : la retraite des combattants et des civils de l’Espagne vers la France suite à la chute de Barcelone en février, et l’entrée de la France dans la Seconde guerre mondiale en septembre. La première entraîne la présence massive de populations arrivant d’Espagne dans le Sud de la France. Quant à la seconde, elle intensifie la défiance des autorités françaises vis-à-vis des étrangers et généralise l’internement administratif.

Après la signature des deux armistices, avec l’Allemagne le 22 juin 1940 et avec l’Italie le 24 juin 1940, une ligne de démarcation partage la France en deux zones le 25 juin 1940. Philippe Pétain obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet et mène une politique de collaboration avec l’occupant nazi. Au Vernet d’Ariège, les premières déportations s’organisent pour livrer des étrangers aux autorités allemandes.

L’année 1941 met en évidence le caractère répressif du camp du Vernet et la politique collaborationniste du régime de Vichy en multipliant les déportations vers les camps du Troisième Reich. 2110 internés sont ainsi déportés vers l’Allemagne, l’Italie et l’Algérie au cours de cette année.

Les considérations xénophobes sur lesquelles se basaient les textes juridiques français pour organiser l’internement évoluent dramatiquement à partir de 1942. La décision des Nazis de mettre en place la « Solution finale de la question juive » donne lieu à des négociations entre les autorités des deux pays. La déportation des Juifs débute en France dès le mois de mars. En Ariège, les Juifs assignés à résidence sont transférés dans le camp de déportation du Vernet avant leur transfert vers Drancy, puis Auschwitz-Birkenau.

De nombreux camps français ferment leurs portes à la fin de l’année 1942, lorsque la France se retrouve entièrement occupée, modifiant le visage de l’internement en France. Le camp du Vernet reste cependant un camp disciplinaire administré par les Français qui continuent d’interner et de déporter jusqu’en 1944.

L’année 1944 est marquée par les départs du camp. Les internés sont déportés vers différents camps en France ou Allemagne ou envoyés travailler sur les chantiers de l’organisation Todt. Un dernier convoi, celui du « train fantôme » finit de vider le camp, avant sa fermeture le 30 juin et l’installation d’une compagnie de l’armée allemande sur le site.