Le camp
Journée type d'un interné
Cette journée type est une journée fictive, reconstituée à partir de témoignages. Elle a pour objectif d’aider à mieux se projeter dans ce que pouvait être le quotidien des internés.
Réveil
On se lève à 6 heures 30. Selon une vieille habitude, ma première visite est d’ordre sanitaire. Les cabinets sont ici des constructions fort ingénieuses, faites pour prendre un bain d’air par le bas. Comme il y fait très sombre, j’allume une allumette pour voir s’il y a déjà six paires de derrières en activité. S'il en manque une, je m’engage dans la compétition. Ensuite on se lave à l’eau froide, ce qui ranime un peu les esprits et en rang pour le café. Le petit déjeuner est pris en manteau d’hiver, en robe de chambre, pyjama, caleçon court ou sans caleçon. Aucune étiquette n’est exigée et on apprécie ce restant de liberté. Des conversations s’engagent, la plupart du temps d’ordre scientifico-intestinal. Le sergent arrive et le premier « garde à vous » retentit. Rassemblement, distribution du travail, et la journée commence officiellement.
Sandor Garaï, 26 décembre 1939
6h30
Petit-déjeuner
À 7 h, 1/4 de soit disant café ou thé, toujours très clair, très peu de sucre et comme maintenant le sucre est rare en France, les internés peuvent très bien s'en passer. Avec ça dans le ventre, on peut attendre 11 h.
Carnet anonyme – archive suisse
7h00
Premier appel
Commençons donc par l'appel qui se fait 4 fois par jour. Au garde-à-vous pendant une demi-heure, sous le soleil ou sous la pluie. il faut attendre le bon vouloir du garde pour rompre les rangs. Il ne faut pas tourner la tête, être bien dans l'alignement. Si le garde-à-vous n'est pas bien fait dans l'esprit de ce soldat discipliné, c'est une bordée d'injures ou de coups de pied au derrière. Et, bien entendu, sans rouspétance, sinon, c'est le passage à tabac et la prison d'où l'on sort parfois avec un membre disloqué ou une figure tuméfiée, mais toujours avec les cheveux tondus à ras. À l'intérieur du camp, nous sommes continuellement surveillés par les gardes qui nous provoquent à chaque instant par des insultes, nous traitant comme des individus plus ou moins louches.
Carnet anonyme – archive suisse
7h45
Repas
11 h. Distribution de pain. Une boule coupée en 6. Environ 200 g par homme et par jour. Pour les internés c'est bien assez, vu les restrictions. Après c'est la soupe. Comme cela va être bon... 2 louches d'eau chaude avec quelques épluchures de légumes, quelques haricots ou pois chiches, car les gardes mobiles ont un très beau jardin cultivé par les internés, mais personne n'a le droit d'en profiter.
Carnet anonyme – archive suisse
11h00
Après-midi
La deuxième moitié de la journée commence par un rassemblement. Ensuite travail jusqu’à 5 heures.
Sandor Garaï, 26 décembre 1939
Nuit
Dans chaque rangée, cinquante hommes dormaient les pieds vers le passage. Les rangées étaient divisées en dix compartiments par des piliers de bois supportant le toit. Chaque compartiment contenait cinq hommes et avait deux mètres cinquante de large ; ainsi, chaque homme avait cinquante centimètres pour dormir, c'est-à-dire que les cinq devaient tous se coucher d'un même côté et, si l'un d'eux se retournait, tous devaient se retourner.
Arthur Koestler, La lie de la terre
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